Little India

mardi 7 juillet 2015






Parfums d'épices, saris chatoyants et fruits bizarres sur fond d'immeubles haussmanniens : aujourd'hui je vous emmène en balade dans mon quartier, le Little India made in Paris !

Cela fait maintenant cinq ans que j'habite en plein coeur du quartier tamoul, dans le 10e arrondissement, près de la Gare du Nord. Ma rue, la rue Cail, est bien connue des amateurs de curry car on y trouve une multitude de restaurants indiens, plutôt corrects dans l'ensemble et à des prix défiant toute concurrence (si vous voulez déjeuner pour 5€, c'est ici qu'il faut venir).

La rue Cail est une rue très particulière, c'est un microcosme à elle toute seule, on pourrait y vivre sans jamais en sortir, il y a tout ce qu'il faut à portée de main, des supermarchés, des épiceries, des bazars, des coiffeurs, une boulangerie… Cela supposerait de ne porter que des saris, mais dans le coin ce n'est pas un problème.

Alors évidemment Little India est un quartier populaire très fréquenté avec ce que cela peut impliquer de bruit, de chaos et de saleté. Les trottoirs sont souvent encombrés - de marchandises, de déchets, de gens aussi, mieux vaut ne pas être pressé - et il n'est pas rare qu'un camion s'arrête en plein rue pour faire sa livraison tranquillement, sans s'alarmer du concert de klaxons qu'il provoque. Mais c'est aussi un quartier qui vit, qui bouge, fascinant à observer (une épicerie peut se transformer en salon de coiffure en une nuit…) et plutôt agréable à vivre (ça reste Paris mais les gens se reconnaissent et se saluent, c'est déjà ça).

Bref même s'il est parfois horripilant, je me suis attachée à ce quartier et comme je vais bientôt le quitter, j'ai pensé qu'il était temps que je donne mes bonnes adresses de "locale".




Bon soyons clairs, je ne suis pas une grande fan de cuisine indienne que je trouve généralement trop grasse/lourde. Ca ne m'a pas empêchée de tester la plupart des cantines de mon quartier parce que, avouons-le, mon frigo est souvent vide #j'aimepasfairelescourses

Le plus connu des restos de la rue Cail est certainement le Krishna Bhavan, une petite cantine végétarienne qui sert des thalis, une grande quantité d'entrées types beignets et samossas et des plats de légumes crémeux. Il y en a trois dans la rue, mais je préfère aller dans l'originale (au N°24) après une mauvaise expérience à celui d'en face.

Le Dishny au N°25 est un super bon plan le midi, on peut y manger entrée-plat pour 8€ (ça doit monter à 10€ le soir !). Bon la dernière fois que j'y suis allée nous étions 4 et nous avons tous eu mal au ventre après mais on va mettre ça sous le compte de la malchance.

Notre cantine dans le lot n'est pas le plus connu, peut-être parce qu'il est un chouïa plus cher que les autres, il s'agit du Coffee Anjapper, un "Indian lounge", plus cosy que ses voisins car sans néons et tapissé de bois façon chalet suisse (parce qu'après tout pourquoi pas). Il est généralement assez facile d'y trouver une place - pratique quand le Khrishna Bhavan est bondé - les plats en sauces type aloo matter sont corrects et pour l'instant il ne m'a jamais donné mal au ventre.

Pour un repas sur le pouce à emporter, le Muniyandi Vilas, près du théâtre des Bouffes du Nord, propose des parottas, sorte de petits pains huileux avec des sauces à trempouiller. J'y passe parfois après le sport histoire d'être sûre de bien récupérer les calories que je viens de perdre.

Enfin pour manger dehors en profitant d'une large terrasse, le Nalas Aappakadai est une bonne option.


Mon adresse préférée de la rue Cail, le VT Cash & Carry est un immense supermarché indien situé au N°11. On y trouve absolument tout ce qu'il faut pour cuisiner indien, mais aussi de quoi se concocter des plats asiatiques au sens large (sauce soja, nouilles et feuilles de riz, etc) voire un breakfast anglais (digestives, thé, baked beans, Worcestershire sauce…). Il y a un énorme rayon d'épices, des lentilles de toutes les couleurs, des fruits secs de toutes sortes, des thés Yogi Tea, des produits de beauté ayurvédiques… À l'entrée, on trouve aussi des fruits et légumes exotiques, dont des durians en ce moment (ce fruit qui sent la vieille poubelle) et d'autres que je n'ai jamais pu identifier. On peut y acheter des noix de coco ouverte à siroter et du jus de canne à sucre fraîchement pressé.





Qui dit Little India dit commerces aux prix imbattables. Les restos comme vu plus haut, les coiffeurs qui vous coupent les cheveux pour 8€ (enfin si vous êtes un homme), les salons de beauté avec l'épilation au fil pour 15€, mais aussi des services auxquels on ne pense pas forcément. La retouche de vêtement par exemple. Chez Gouna Tailors (au N°8 de la rue Cail), c'est toujours 5€. Un ourlet de jean ? 5€. Une reprise des épaules d'une robe trop grande ? 5€. Une retouche de jupe à pinces trop large ? 5€. Étonnamment plus c'est compliqué, mieux c'est fait, on m'y a très bien repris les épaules d'une robe en laine par contre je n'y retournerai pas pour un ourlet de jean.

Autre bon plan insoupçonné, le magasin de téléphone du 210 rue du Faubourg Saint Denis. J'y ai apporté mon iPhone qui ne s'allumait plus après une énième chute, on me l'a réparé en 20 minutes pour 20€, alors que selon Google dans la boutique "la moins chère de Paris", il m'en aurait coûté 80€. Pour changer le verre de l'écran c'est 40€, 10€ pour l'arrière (je ne suis pas maladroite c'est juste ce truc qui est fragile).



Ah j'en ai entendu des touristes s'interroger sur les lampions orange qui ornent les fenêtres de la rue Cail. Alors je lève le voile pour vous, il ne s'agit ni d'une décoration pour le Nouvel An chinois (sic) ni d'un festival indien, c'est tout simplement notre déco de Noël 2014. En décembre, le propriétaire de VT Cash & Carry a donné aux habitants de la rue ces lampions, installés et branchés chez vous par un employé du magasin. À Noël, c'était beau, tout illuminé la nuit… Depuis les ampoules ont grillé mais les loupiottes sont toujours là… Voilà vous savez tout !

Pour plus d'infos sur mon tier-quar, je vous conseille les articles de So many Paris ici et .
Et ceux qui connaissent déjà, vous avez des adresses à conseiller ?

À bas les machines à pain !

mardi 5 mai 2015

J'aurais pu intituler ce post "Recette facile de pain sans pétrissage et sans cocotte", mais j'avais envie d'un titre un peu plus punk. Oui je suis une punk, une punk qui fait son pain.

Cette recette me vient de ma mère qui, en plus d'être la Présidente du Club des maigres, est une écolo précurseuse. Du genre à fabriquer ses cosmétiques bien avant l'apparition d'Aroma-Zone ou du premier blog beauté. Ou à mettre des fleurs dans ses salades en 1992, quand personne ne savait que les soucis étaient comestibles. Du coup la technique du pain sans machine à pain, des yaourts sans yaourtière ou du sorbet sans sorbetière, elle maîtrise depuis toujours. D'ailleurs elle se demande bien pourquoi les gens vont s'encombrer de machines coûteuses et moches quand un four, un congélateur et une cuillère en bois suffisent…

Comme je préfère me payer des voyages plutôt que de l'électroménager, j'étais ravie qu'elle veuille bien m'enseigner sa technique machine-free, hyper rapide et facile, pour faire sans effort un pain moelleux et délicieux, prêt en 35 minutes pour le brunch du dimanche.

Il s'agit d'une méthode sans pétrissage, plus simple que celle de Jim Lahey puisque le temps de repos est moins long et que vous n'avez pas besoin d'une cocotte pour la cuisson, n'importe quel moule à cake fait l'affaire. Ma mère tient cette recette d'une copine qui la tient d'une copine, etc. C'est une sorte de chaîne de la boulange qui s'est créée, avec une recette qu'on se passe en même temps qu'un peu de levain, l'ingrédient indispensable à maintenir vivant dans son frigo comme un petit animal que l'on doit sortir et nourrir de temps en temps avec de la farine et de l'eau.

Ingrédients pour un pain moule à cake :

- 350 ml d'eau à température ambiante 
- 3 cuillères à soupe de levain que vous aurez fait vous-même avec de la farine et de l'eau (recette ici) ou acheté en magasin bio
- 500 g de farine bio T85 ou autre. Pour la réussite du pain, il est important de choisir une bonne farine bio.
- 2 cuillères à café de gros sel

La marche à suivre

La veille du jour de cuisson, sortez le levain du frigo, remuez-le et "activez-le" en ajoutant un peu d'eau et de farine. Laissez reposer au moins quatre heures pour qu'il ait bien le temps de se réveiller.

Placez le levain dans un saladier, ajoutez un peu d'eau, mélangez avec la main. Salez. Ajoutez petit à petit de l'eau et de la farine en mélangeant à la main jusqu'à obtenir une pâte non collante. Cela devrait vous prendre une dizaine de minutes. La quantité de farine indiquée est approximative, arrêtez d'en ajouter quand toute l'eau est utilisée et que la pâte ne colle plus aux doigts.

Placez la pâte dans votre moule huilé ou couvert de papier sulfurisé, mettez-le dans le four avec un ramequin rempli d'eau. Préchauffez le four à 40 degrés, éteignez dès qu'il a atteint cette température. Ce geste permet de booster la levée du pain, il peut être reproduit plusieurs fois à intervalles réguliers. N'ouvrez plus la porte du four et allez vous coucher. Le pain doit reposer au moins 8 heures.

Le lendemain, faites cuire votre pain 35 minutes à 220 degrés. Laissez refroidir sur une grille et dégustez.


Ce pain se garde une bonne semaine, j'en fais un le week-end et il me fait tous les petits-déj de la semaine. Il est parfait avec du beurre salé. Évidemment, il est personnalisable, on peut y ajouter des noix, des noisettes, des fruits secs, de la farine de châtaigne, de seigle, etc.

La méthode Coué pour les plantes

mardi 21 avril 2015


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Étant donné que j'habite au premier étage depuis des années, j'ai un peu abandonné l'idée de voir une plante survivre plus de quelques mois dans ma grotte. J'ai bien quelques spécimens de chez Ikéa qui me suivent en végétant de caverne en caverne depuis presque 10 ans (qu'est-ce qu'ils donnent à leurs plantes pour qu'elles soient si increvables ?), mais sinon en général ça se finit pas très bien. Ca flétrit, ça jaunit, ça se dessèche, voire ça tombe littéralement en morceaux dès que je les touche (oui je parle de vous les succulentes).

Au fil des mois, j'ai donc accumulé un certain nombre de pots vides sur mes rebords de fenêtres, qui me rappellent qu'il vaudrait peut-être mieux que j'arrête d'adopter des plantes vertes…

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Mon cimetière de plantes

Mais comme je ne m'avoue jamais vaincue, j'ai décidé de tester la méthode Coué avec un pot-mantra pour convaincre mes amies les plantes que oui, avec un peu de motivation, elles aussi peuvent arriver à surmonter les aléas de l'immobilier parisien.

C'est ce pot croisé sur Pinterest qui m'a inspiré cette petite customisation, bricolée en une demi-heure les doigts dans le nez.

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Si vous aussi, vous voulez convaincre vos plantes de choisir le camp de la vie, il vous faut :
- un pot
- des feuilles d'or et leur colle spéciale
- des étiquettes ou autocollants
- des ciseaux et pinceaux

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1. Ecrivez votre message sur vos étiquettes. J'avais aussi pensé à Too young to die, Born to be wild, Stayin' Alive, Résiste, Je veux viiivre… Ce ne sont pas les options qui manquent. Découpez les lettres et collez-les sur votre pot.
2. Appliquez au pinceau la colle à feuilles d'or autour des lettres.
3. Collez la feuille d'or et lissez avec un pinceau doux.
4. Retirez les lettres avec une pince à épiler et les traces de colle avec un coton-tige imbibé de dissolvant. Installez votre plante et croisez les doigts pour que ça marche !

Lisbonne en bleu et jaune

lundi 16 mars 2015



Bleu comme les azulejos, jaune comme le tram
Bleu comme le Tage, jaune comme les pasteis de nata
Bleu comme le ciel, jaune comme le soleil
...
Bon j'avoue c'est un peu facile



J'ajouterais bleu comme le blues que j'ai ressenti lors de mes deux visites à Libonne. La mélancolie, la saudade, appelez ça comme vous voulez. Une sorte d'apathie et de résignation qui émane des gens et de la ville. Un ressenti qui est toujours associé au Portugal mais que j'ai observé dans d'autres villes du Sud, la crise n'y étant sûrement pas pour rien.


Mais cette douce mélancolie ne m'a pas empêchée d'apprécier la beauté de Lisbonne, ses façades colorées (qui ne se limitent pas au jaune et bleu), ses rues qui montent et qui descendent, ses pavés irréguliers qui attaquent les chaussures, ses miradors avec vue sur le Tage, ses pâtisseries à tous les coins de rues (et leur armada de petits vieux à la dent sucrée) et ses restaurants sans chichi qui servent du poisson grillé.


Pour ce long week-end, nous avions loué un appart très cosy, il y a plein d'options très chouettes sur Airbnb, ça permet d'éviter l'hôtel kitschou ou la pensao peu stylée avec crucifix et éclairage néon qui peuvent peser sur le moral.


L'offre de restaurants, comme dans toutes les villes touristiques, comprend son lot d'adresses bof. Mieux vaut checker leurs notes sur TripAdvisor pour éviter les mauvaises surprises. Dans le centre, je recommande le Café Buenos Aires, qui en plus des steaks argentins, sert de délicieuses salades sucrées-salées et un gâteau au chocolat et dulce de leche à tomber. À Chiado, le Cantinho Lusitano est un restau de poche où les plats sont servis en petites portions, ce qui permet de goûter à différentes spécialités. L'accueil est très sympathique et la réservation indispensable.


Pour les pasteis de nata, la Confeitaria Nacional est une valeur sûre, sans la queue de la fameuse pâtisserie de Belem qui est dans tous les guides. Et pour boire une bière fraîche avec vue sur toute la ville, le mirador de Graça est parfait.
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